Escapade dans le Lubéron et visite de différents sites à couper le souffle, le pays des ocres.
Tout d’abord le Colorado Provençal du Rustrel et ses nuances d’ocres fortes étonnantes. Roussillon et le sentier des ocres après une nuit au Bar des amis à Villars (que nous conseillons bien entendu), un petit village charmant comme tous ces villages ici et là. Roussillon c’est aussi une galerie d’art bouleversante où des pièces de toute beauté attendent un acquéreur ou simplement le doux regard de chacun de nous : la galerie Porte Heureuse. On y trouve entre autre le travail de Kerdalo, Castan et Parcelier pour la peinture ( mais pas que !) et les sculptures retournantes de Berit. A pleurer.
Le sentier des ocres est une immersion au cœur des sables colorés, beige, jaune, orange, rouge, selon leur taux d’humidité et d’oxyde de fer, leur nuance diffère. C’est époustouflant.
Et puis il y a les Mines de bruoux, à Gargas. Là je ne la ramène pas large. Il s’agit d’entrer dans une galerie de 40 km de galeries creusée par l’homme dès 1848, de rester groupés car se perdre serait courir à sa perte, pas de lumière etc. Pour les claustros, on a fait mieux… Mais ça va, c’est ventilé, le guide est fort léger et mon compagnon nommé à la fermeture du groupe me tient fortement la main. Ainsi je peux faire ces images habituellement interdites. Nous visitons 1,200km de galerie, dont un couloir de 300m de long. Des milliards de coup de pioche. Plus de 7 pioches utilisées par jour et par homme. Il y a aussi les goûteurs, c’est juste dingue : tant qu’il y a de l’ocre on creuse, mais comment savoir s’il en reste ? Il suffit de goûter. L’ocre étant en partie de faite d’oxyde de fer, elle a le gout du sang. Composée également d’argile, elle doit coller au palet, c’est ce qui explique pourquoi certaines galeries sont plus hautes que d’autres. De plus ces galeries doivent répondre à des règles de hauteur (jusqu’à 15m) et de largeur (3 à 4 mètre max) pour éviter les éboulements et ensevelissements. C’est quand même hallucinant de penser que ces hommes (du nord) ont eu le génie d’organiser ce travail resté intact pendant que nous constructions actuelles se fissurent un an après leur réalisation ! Bref, je sors vivante et conquise !
Une pause au village de Gordes, noir de monde, j’exagère un peu, mais c’est déjà trop pour moi… Un crocher par la superbe Abbaye Notre-Dame de Sénanque, l’église Saint firmin, en souffrance et pour terminer le village des Bories. Un village intégralement construit en pierres sèches (village structure néolithique qui a été habité jusqu’au XVIIIe siècle). Pour l’habitat, des hommes et des bêtes, le stockage également.
Le retour en Ardèche s’impose, un radieux coucher de soleil nous accueille alors que l’on surplombe la vallée.