Vers la gare et ses copains
Je suis toujours avec mon acolyte exploratrice du moment. Alors que je pénètre par la fenêtre, elle entre par l’entrée principale ouverte aux quatre vents. Un premier bâtiment peu intéressant mais qui lui permet de fouler le sol de lieux plus grands que la maison de la veille. Puis non loin, des hangars, c’est ici qu’on va s’amuser avec de beaux volumes, une belle bâtisse, une lumière intéressante. Bon. Pau n’est pas la capitale nationale du graffiti, qu’on se le dise. Mais de jolies pièces ça et là ornent ces vieux murs décrépis et humides. Une façade vitrée merveilleuse reste debout quoi qu’il en coûte.
Et puis l’ambiance change d’un coup d’un seul. Arrive cette Mercedes qui s’approche, calmement. Comme un sentiment d’être prises au piège nous envahit alors que le véhicule entre lentement par l’entrée principale du dépôt que nous explorons : deux hommes, 65 ans (?), un Bogart vissé sur sa tête, tiré à quatre épingle, sorte d’Al Capone béarnais (ou à peu près), visage patibulaire, nous demande comment atteindre le camp de gitans juste à côté.
La blague.
Ma chère exploratrice de sœur s’impose la notion de service et se sent l’âme d’un guide touristique local. Perchée sur ses talons, la silhouette marquée, elle s’éloigne de la voiture pour montrer une direction et offre ainsi le loisir d’une vision globale, sur pied. Le conducteur pâlit. Moi aussi, mais pas pour les mêmes raisons. A ce moment, je serre mon boîtier dans ma main, je me dis qu’au pire il se prend un bon coup de Nikon dans le museau, cela nous laissera le temps de galoper… Au mieux, ils s’en vont et je ne casse pas mon matériel… Nikon c’est lourd et robuste. Mais bon.
Ma sœur et moi prenons ensuite, à la hâte, la direction de la sortie le temps de les voir disparaître. Et on termine, en conscience, en évoquant les risques de l’urbex en solo ou au féminin.
Bel urbex pyrénéen. Et chouette expérience qui nous remplie de souvenirs.